On entend trop rarement la musique de Paul Hindemith, en-dehors de quelques oeuvres symphoniques toujours les mêmes, Symphonie Mathis der Maler, Les 4 Tempéraments, Nobilissima Visione et Métamorphoses (sur des thèmes de Weber, issus des opus 10, 37 & 60). Cette négligence (ignorance ?) est fréquente chez le mélomane pressé ou distrait qui a peut-être vécu quelques expériences malheureuses à l'écoute d'oeuvres probablement mal choisies. Cependant, comme il arrive souvent, il peut suffire de lui ouvrir les bonnes portes d'accès pour qu'il revoie son jugement hâtif. Il me semble en tous cas que chacun devrait pouvoir faire aussi bien que le public des Young People's Concerts, présent lors de la séance du 23 février 1964 : ce samedi-là, Leonard Bernstein a tenté le pari gagnant d'expliquer à des enfants attentifs la musique d'Hindemith, disparu depuis peu (Script).
Dans une hypothétique "Histoire de la Musique allemande", Paul Hindemith (1895-1963) apparaîtrait chronologiquement comme le dernier maillon important d'une chaîne reliant, pour faire court, J-S Bach (1685-1750) à Richard Strauss (1864-1949). Et pourtant, la place qu'il y occuperait demeurerait marginale, non parce que le musicien aurait démérité mais plutôt parce qu'on peinerait à insérer son oeuvre dans le courant de la (grande) tradition germanique. En Allemagne, il apparaîtrait comme l'un des rares musiciens de son temps ayant réussi à s'affranchir de l'influence wagnérienne, omniprésente dans le paysage musical de l'époque. Il l'a fait avec tous les moyens à sa disposition, brouillant parfois les pistes au risque de perdre en chemin quelques auditeurs décontenancés par tant de versatilité stylistique.
Note. Le cours de la musique européenne a connu un virage important lors de la publication de l'oeuvre de Richard Wagner. Peu importe que cette oeuvre ait été essentiellement opératique, la révolution qu'elle a engendrée a "contaminé" tous les secteurs de l'activité musicale. Wagner a intégré toutes sortes de nouveautés en un tout cohérent que personne désormais ne pouvait plus ignorer : la généralisation du principe cyclique, dont la notion de leitmotiv n'est qu'un aspect fort particulier, l'élargissement systématique de la gamme tonale classique (à 7 notes par octave) à tout l'espace chromatique (à 12 notes par octave) et surtout l'organisation du discours mélodique en une vaste progression continue éradiquant les notions rendues obsolètes de couplets et de refrains. En France et en dépit d'un sursaut nationaliste généré par la défaite de 1870, nombre de musiciens (Chabrier, Dukas, d'Indy, ...) ont fait le pèlerinage de Bayreuth, pour de vrai ou en pensée, acquiesçant à ces idées nouvelles. Même Fauré et Debussy, pourtant peu suspects de germanophilie, ont laissé entendre, plus ou moins consciemment, dans leur opéra respectif, Pénélope et Pelléas & Mélisande, que les bases de cette nouvelle rhétorique ne les laissaient pas indifférents. Dès lors, tous les musiciens occidentaux ont été confrontés au problème de digérer le message wagnérien ou de lui trouver des répliques. Celles-ci fleurirent effectivement, au tournant du 20ème siècle, en une explosion de (formal)ismes de toutes tendances : impressionnisme, expressionnisme, symbolisme, dodécaphonisme, futurisme, constructivisme, motorisme, ... .
En Russie (et en peinture), divers courants artistiques sont nés d'une volonté d'ignorer les diktats esthétiques occidentaux, tels le futurisme, glorifiant l'avenir de la société machiniste, le constructivisme, privilégiant les formes simples construites avec la règle et le compas, et le suprématisme, louant l'abstraction. Quelques musiciens (Mossolov, Schostakovitch, ...) ont même tenté d'adapter ce mouvement à leur art, le temps que la répression stalinienne vienne mettre un terme à leur joyeux anarchisme. L'extravagant opéra, Le Nez, du jeune Schostakovitch (22 ans !) est témoin de l'incroyable inventivité des artistes russes encore en liberté en ce temps où tout était encore permis (Cette bonne production du Royal Opera House, en anglais contre toute attente, commence en 9:20). Hindemith s'est essayé au futurisme notamment dans l'opéra, Neues vom Tage (1929, Nouvelles du Jour, l'histoire d'un divorce compliqué).
A Vienne, l'école d'Arnold Schönberg a repoussé les limites du chromatisme bien au-delà de ce que Wagner avait pratiqué dans Tristan & Isolde : en tentant l'aventure des 12 notes par octave, sans désormais en privilégier aucune, il a lancé le mouvement dodécaphonique. Hindemith n'a jamais adhéré à ce courant et, en un sens, il l'a combattu dans le cadre de son enseignement (Cf infra).
En France, quelques musiciens emmenés par Claude Debussy ont réagi encore différemment au wagnérisme, en transposant en musique la recette de l'impressionnisme qui avait si bien fonctionné en peinture (Monnet, 1872). Le gigantisme orchestral d'Outre-Rhin était désormais concurrencé par des formules instrumentales plus intimistes où le raffinement sonore prenait le pas sur l'emphase. Deux guerres successives ayant encore creusé le fossé des ressentiments français à l'égard de l'Allemagne, un grand nombre de musiciens français se sont réclamés, par principe, héritiers de Debussy. Hindemith appréciait l'impressionnisme mais il ne l'a jamais pratiqué.
En Allemagne, c'est l'expressionnisme qui a prospéré, favorisé par les turbulences des années 1920. Ce courant a privilégié l'urgence de l'expression à l'état brut. Le célèbre tableau, le Cri, du peintre (norvégien) Edvard Munch (Il en existe 5 versions, réalisées entre 1893 et 1917), n'a pas pour vocation d'être "beau" mais de (dé)peindre la frayeur sans autre commentaire. Il n'est pas aisé de trouver un équivalent musical à cette captation de l'émotion instantanée, en particulier parce qu'un tableau immortalise un instant précis alors que la musique se déroule dans le temps. C'est pourtant ce qu'Arnold Schönberg a essayé de faire (avant de se lancer dans l'aventure dodécaphonique) dans quelques oeuvres emblématiques (Pierrot lunaire). Cela nous ramène à Hindemith, qui a, en effet, trouvé une vraie source d'inspiration dans l'expressionnisme.
Les informations qui suivent sont extraites d'archives officielles en libre accès. Hindemith a été le musicien que son père aurait rêvé être. Il n'a d'ailleurs pas vraiment eu le choix, recevant une éducation stricte comme on n'en imaginerait plus guère aujourd'hui. Supérieurement doué, le jeune Paul a appris avec facilité le piano, la clarinette et le violon (l'alto en prime); on raconte qu'il pouvait toucher la plupart des autres instruments de l'orchestre et en tirer un son acceptable.
Paul a eu un frère violoncelliste, Rudolf (Cf infra), et une soeur pianiste, Antonia, plus jeunes que lui. Ensemble, ils ont formé le "Frankfurter Kindertrio", entretenant la fierté de leur père. Pleine d'admiration pour cette fratrie, la haute bourgeoisie de Francfort a d'ailleurs supporté financièrement la famille Hindemith.
Paul a poursuivi ses études supérieures, de violon & alto mais aussi de composition, au Conservatoire de Francfort. Elève brillant, il a obtenu, en 1916, un prix de la Fondation Mendelssohn, d'une valeur de 750 DM, pour son Quatuor à cordes n°1 (en ut majeur, opus 2). Cette oeuvre dévoile l'étonnante maîtrise de ce jeune étudiant d'à peine 21 ans.
Ses talents violonistiques ont également été appréciés, débouchant sur un engagement au titre de violon principal de l'orchestre de l'Opéra de Francfort, dirigé à l'époque par Ludwig Rottenberg (dont il épousera la fille Gertrud). Il est resté à ce poste de 1915 à 1923, avec une interruption dramatique entre 1917 et 1918 : conscrit tardivement, il a survécu miraculeusement aux tranchées et à la bataille des Flandres. Les années d'apprentissage au théâtre de Francfort furent essentielles à sa formation, lui permettant de découvrir "de l'intérieur" les grands opéras de son temps (Bela Bartok, Claude Debussy, Franz Schreker, Richard Strauss, ...). Ce fut aussi l'occasion de faire entendre ses premières créations du genre, dont un formidable triptyque composé de mini-opéras expressionnistes, Mörder, Hoffnung der Frauen (1919, Assassin, Espoir des Femmes !), Das Nusch-Nuschi (1921, une parodie pour marionnettes birmanes de (quelques tics choisis de) Wagner, Strauss, Mahler et Reger !) et Sancta Susanna (1921, le drame d'une religieuse prise d'un désir sacrilège pour le corps du Christ !). Ces oeuvres volontairement provocatrices et/ou scandaleuses n'ont rien perdu de leur pouvoir de persuasion. Enregistrées par Gerd Albrecht pour le label Wergo, elles constituent un des plus beaux fleurons de l'oeuvre d'Hindemith. Si vous n'appréciez pas (l'opéra) reconnaissez à tout le moins l'originalité dont ce musicien de 25 ans était capable; sinon, cette chronique n'est probablement pas pour vous.
Parallèlement, son professeur de violon, Adolf Rebner, l'a invité à rejoindre le Quatuor portant son nom, d'abord comme second violon puis comme alto, à la demande de l'intéressé. Ce fut à nouveau l'occasion, pour Hindemith, de faire entendre son tout nouveau Quatuor à cordes n°2 (En fa mineur, opus 10).
Déplorant que le Quatuor Rebner se cantonne dans un répertoire trop classique à ses oreilles, Hindemith l'a quitté, en 1921, pour rejoindre le Quatuor Amar, du nom de son premier violon fondateur, Licco Amar (Il l'a quitté huit ans plus tard, absorbé par d'autres fonctions). Je vous ai trouvé un enregistrement historique (1926) de cet ensemble dans le Quatuor n°4 (opus 22) : le son étant précaire, protégez vos oreilles et commencez prudemment en 9:32 (Recommencez ensuite, dans de meilleures conditions, avec le Quatuor Danois). La pochette ci-contre affiche les musiciens de l'ensemble Amar, dont Paul et son frère Rudolf, à vous de les identifier.
Vers 1920, le Prince Maximilian zu Furstenberg a fondé la Société des Amis de la Musique de Donaueschingen, dans le but d'encourager la création de jeunes compositeurs (En 1927, cette Société a déménagé à Baden-Baden). Des dizaines de candidats ont présenté leur dossier et ont été auditionnés : Hindemith s'est imposé comme le musicien le plus prometteur de son temps. Il a confirmé ces espoirs en publiant, dès 1920, son Quatuor n°3 (En ut majeur, opus 16), qu'il a lui-même créé au sein du Quatuor Amar.
En pleine ascension, il a conclu un accord d'exclusivité avec l'éditeur Schott de Mayence, lui garantissant une rente mensuelle décente et lui permettant de renoncer à son poste à l'Opéra de Francfort. Signe de sa réputation grandissante, il a fait partie des privilégiés ayant reçu commande d'un Concerto pour la main gauche de la part du pianiste, Paul Wittgenstein, qui avait perdu le bras droit pendant la guerre. Les 1000 US $ promis furent une bouffée d'oxygène dans une Allemagne dévastée par une inflation démentielle (Ils valaient 30 millions de marks, en 1923 !). Petit bémol, le concerto ne fut jamais joué par le commanditaire qui ne comprit rien à sa modernité pourtant fort sage (Ce Concerto, opus 29, n'a été créé qu'en 2004, par Léon Fleisher !). Une autre commande prestigieuse a émané de Serge Koussevitzky afin d'honorer les 50 ans du Boston Symphony Orchestra (Konzertmusik for Strings and Brass, opus 50, 1930).
En 1927, Hindemith a entamé une carrière académique de professeur de composition au Conservatoire de Berlin. Cette maison prestigieuse comptait dans son corps professoral des personnages aussi illustres que le violoncelliste Emanuel Feuermann, les violonistes Georg Kulenkampff, Carl Flesch et Gustav Havemann et le pianiste Artur Schnabel. Ce fut de fait le début de la grande époque de Berlin, capitale de la musique, également visitée par les plus grands chefs (Erich Kleiber, Bruno Walter, Wilhelm Furtwängler et Otto Klemperer).
Hindemith n'est pas resté longtemps en poste à Berlin. Bien que, son prestige aidant, il n'ait pas été inquiété immédiatement, à l'avènement du National Socialisme, il a tout de même connu la déprogrammation progressive de ses oeuvres. Les interventions de son éditeur (Schott) n'y ont rien changé, pas plus que celles du grand chef Wilhelm Fürtwängler. Tout ce que ce dernier lui a obtenu, en 1935, au terme d'une négociation avec Goebbels, a été un congé à durée indéterminée assorti d'une mission pour réformer l'enseignement musical en Turquie, une requête personnelle de Kemal Atatürk. Ce fut l'occasion d'emmener dans ses bagages plusieurs musiciens juifs qui trouvèrent là un salut inattendu.
La coupe a débordé le jour de 1938 où Hindemith a connu le déshonneur de tenir l'affiche de l'exposition sur la musique dégénérée. C'en était trop et cela l'a décidé à émigrer, d'abord en Suisse, puis aux USA où il a séjourné entre 1940 et 1953. Cinéphile averti, il a un temps caressé l'espoir d'une collaboration rémunératrice avec les studios de Hollywood, comme l'avaient fait ses collègues expatriés, Wolfgang Korngold et Bernard Hermann. Hélas, moins souple ou conciliant qu'eux, il a vite compris que ses standards artistiques étaient radicalement incompatibles avec les objectifs commerciaux que l'on attendait de lui. Il s'est dès lors recentré sur l'enseignement, à l'Université de Yale, où il a formé, entre autres, trois élèves prestigieux, Lukas Foss, Norman Dello Joio et Harold Shapero.
Même naturalisé, Hindemith est resté profondément allemand, ne cédant jamais à la tentation d'américaniser son style pour flatter le goût du public. Ce fut une bonne décision, sa musique n'ayant jamais cessé de recevoir un accueil enthousiaste, peut-être même davantage que dans son pays d'origine. Pourtant, dans sa correspondance, Hindemith a révélé qu'il n'appréciait guère les vertus de "l'American way of life", au point de finir par succomber au mal de l'Europe (mais pas de l'Allemagne qui ne lui avait pas laissé que de bons souvenirs !). Il a dès lors répondu favorablement à l'invitation de l'Université de Zurich d'y occuper une chaire, ce qu'il a fait provisoirement en 1951 puis définitivement deux ans plus tard.
Cette nouvelle affectation lui a laissé le temps de parcourir le Vieux Continent et d'y donner des séries de concerts, imposant au passage quelques-unes de ses oeuvres. Hindemith n'a, en fait, jamais interrompu sa carrière de soliste, créant notamment le Concerto pour alto de William Walton et celui pour violon de Darius Milhaud ou jouant ses propres compositions (Trauermusik, 1936). Il s'est également produit comme chef, dirigeant sa Konzertmusik (1930) ou ses Nobilissima Visione (1938, une oeuvre dont le prélude baigne dans un recueillement brucknérien venant tout droit de l'adagio de la 7ème symphonie).
La vie du compositeur s'est arrêtée en 1963, lors d'une tournée à Vienne : sujet à une fièvre inexpliquée, il a été rapatrié à Francfort pour y subir des examens complémentaires et il s'est éteint suite à des attaques répétées.
Les oeuvres mentionnées ci-avant donnent un premier aperçu de la versatilité stylistique d'Hindemith : expressionnisme, motorisme, retour aux for(mul)es instrumentales anciennes, goût pour le contrepoint, ... . Les nombreuses sonates, qu'il a composées pour des formations instrumentales parfois inusitées, participent souvent de l'esprit baroque où des thèmes brefs s'entrelacent nerveusement (au contraire de la sonate romantique où des thèmes plus développés s'épanchent et s’opposent). Seul le traitement en imitation de motifs courts était capable, à ses yeux, d'éliminer toute forme de sentimentalité. Voici un aperçu du catalogue des oeuvres de Hindemith, prises dans un ordre largement chronologique :
Hindemith n'a jamais pris ses tâches d'enseignement à la légère, y instillant la discipline qu'on lui avait inculquée dans son Allemagne natale. A l'Université de Yale, ses étudiants n'ont pas toujours compris les raisons d'une telle rigueur mais il l'ont acceptée par respect pour le sérieux de son engagement.
Ses rencontres avec Darius Milhaud (Traitement de la (poly)tonalité) et Igor Stravinsky (Gestion du rythme) ont nourri ses réflexions sur la théorie musicale. Hindemith s'est opposé à la méthode dodécaphonique d'Arnold Schönberg dans son ouvrage théorique fondamental, Unterweisung im Tonsatz (1939), où il préconise un système tonal élargi reposant sur la résonance naturelle des sons au travers de la série des harmoniques. La gamme chromatique conserve la notion de tonique mais elle sacrifie celle de mode (majeur ou mineur) qui perd toute signification. Ces lois codifiées ont été mises en pratique dans les 3 sonates pour piano (n°1, n°2, n°3) et dans l’œuvre de référence, Ludus Tonalis (1942), un hommage distant au (principe du) Clavier bien tempéré de J-S Bach.
Il a écrit des oeuvres didactiques à l'usage de musiciens non (encore ?) professionnels (Gebrauchsmusik = Musique utilitaire et Hausmusik = Musique domestique). Le corpus le plus significatif est sans doute le "Plöner Musiktag (1932)", composé à l'usage des étudiants de l’internat de Plön. Il comprend plusieurs parties : 1) "Morgenmusik", pour cuivres, 2) Tafelmusik, pour flûte, trompette ou clarinette & cordes), 3) Cantate d'après Martin Agricola) et 4) Abendkonzert, pour formations diverses. Cette oeuvre plaît d'autant mieux aux amateurs qu'elle est parsemée d'allusions à un univers baroque revisité.
Dans le cadre de son enseignement musicologique, Hindemith s'est également intéressé à retrouver l'esprit interprétatif des musiques anciennes, une préoccupation pas si fréquente à l'époque. En créant "son" Collegium Musicum, en 1943, il a fait figure de pionnier dans l'exhumation et l'interprétation historiquement informée de la musique ancienne, 10 ans avant que la révolution baroqueuse prenne son véritable envol, à Vienne, sous l'impulsion de Nikolaus Harnoncourt.
De nombreux éditeurs discographiques se sont intéressées ponctuellement à l'oeuvre d'Hindemith. CPO et Wergo - ce dernier (bien ?) connu pour ses explorations particulièrement aventureuses - se sont investis à plus grande échelle. Au bilan, la discographie d'Hindemith pourrait sembler inutilement fournie puisqu'il ne se trouve pas grand monde pour la consulter ! J'attirerai donc, en priorité, votre attention sur quelques enregistrements particulièrement réussis, choisis pour qu'il y en ait pour tous les goûts. CPO propose la meilleure intégrale des 7 quatuors et il s'est par ailleurs lancé dans une intégrale de la musique symphonique comportant 15 CD répartis en 3 volumes. Le volume 1 est parfait pour les débutants.
Quant aux courageux qui sont venus à bout de cette chronique, ils ont bien mérité quelques références plus élaborées :
Rudolf Hindemith (1900-1974) a suivi les mêmes études que son frère, Paul. Bien qu'il n'ait pas connu une fortune comparable, il serait injuste d'ignorer son parcours. Si vous avez suivi, vous avez compris qu'il a fait partie du Quatuor Amar, comme violoncelliste. Il a également dirigé et même composé et c'est ce point précis qui peut nous intéresser. Bien qu'on trouve peu d'enregistrements consacrés à ses oeuvres, je vous ai quand même dégoté une Suite, pour piano & orchestre, pleine d'une fantaisie insouciante. L'éditeur (confidentiel) Dreyergaido a publié une édition partielle de ses oeuvres : deux volumes sont parus qui valent un petit détour (Vol. 1, Vol. 2, un Vol. 3 est consacré à l'interprète). Un double CD reprenant des oeuvres pour piano seul est également paru chez ORF.
Et pour conclure sur un mode léger, voici les deux frères dans une pochade humoristique sans prétention, signée Beethoven, Duo avec deux lorgnons obligés (WoO 32), pour alto & violoncelle.