Le caprice musical pour instrument solo est un genre particulier qui a généralement pour but de mettre en valeur les possibilités virtuoses de cet instrument. Ceux qui pratiquent le violon, le violoncelle ou la guitare apprécient que de telles partitions, existent. Si le genre est considéré comme mineur, c'est qu'il est souvent le fait de compositeurs, dits de seconde zone, qui privilégient l'étalage des possibilités techniques de l'instrument plutôt que le contenu musical. Tels ont tendance à être les 36 Caprices, opus 20 (n°7, n°9, n°15), pour guitare, de Luigi Legnani (1790-1877).
La qualité musicale est parfois au rendez-vous sous la plume de musiciens fort peu connus. Ainsi les 11 caprices pour violoncelle de Joseph-Marie-Clément dall' Abaco (1710-1805) en surprendront plus d'un, d'autant qu'ils sont admirablement joués par Kristin von der Glotz. On observera au passage qu'il est parfaitement possible de faire des caprices et de vivre jusqu'à un âge avancé !
La firme CPO a édité les 40 Caprices pour violon solo de Rodolphe Kreutzer (1766-1831), celui-là même qui refusa de jouer la 9ème Sonate de Beethoven au motif qu'elle était trop difficile, bref 40 caprices écrits par un musicien capricieux ! Elle a récidivé avec les nettement plus intéressants 24 Caprices du violoniste français, Pierre Rode (1774-1830), dédicataire de la 6ème Sonate du même Beethoven.
Phoenix Edition vous propose une rareté bienvenue : les 30 Caprices, pour piano, composés par Pierre Alexandre Boëly (1785-1858), un musicien essentiellement connu pour ses compositions pour l'orgue.
Les caprices les plus célèbres sont l'œuvre de Niccolo Paganini (1782-1840). Son opus 1 en comporte 24, pour le violon seul, dont l'écriture s'est étalée entre 1802 et 1817. C'est le catalogue des difficultés techniques de l'instrument. Œuvres d'exécutions transcendantes, ces caprices ont été déclarés injouables par les virtuoses de l'époque, à l'exception du compositeur qui faisait sensation à chacune de ses apparitions.
Ceux qui prétendent, de façon récurrente, que "De leur temps tout était beaucoup mieux et patati et patata" seront étonnés d'apprendre qu'aujourd'hui, on trouve quantité d'enregistrements de ces caprices par des violonistes dont je ne connaissais même pas le nom avant de me documenter : en faisant vite, j'en ai dénombré une bonne douzaine et le compte n'y est certainement pas.
Si vous voulez acquérir l'œuvre complète ou à tout le moins la découvrir dans les meilleures conditions d'interprétation et d'enregistrement, exigez la version du jeune violoniste canadien, James Ehnes. Tout y est : une sonorité parfaite jointe à la précision de l'archet. Vous en découvrirez quelques extraits ici.
On n'a jamais cessé d'écrire des caprices. J'ai retenu quelques exemples récents, particulièrement intéressants :