Une énième bavure policière a récemment coûté la vie à un certain George Floyd, dans le Minnesota. Celui-ci avait sans doute enfreint une loi et sous-estimé les risques qu'il prenait en ignorant les sommations d'usage mais il avait plus sûrement aggravé son cas du simple fait d'être noir. Images à l'appui, les médias du monde entier ont relaté les faits, relayant bientôt le slogan lapidaire d'une communauté révoltée autant qu'endeuillée, "Black lives matter".
Ce site ne se mêlant pas de politique, il s'abstiendra d'analyser les dessous de ce tragique événement. Par contre, il s'occupe de musique et lorsqu'il "apprend", en particulier par le New York Times, que la musique dite "classique" contribuerait au mal endémique américain au motif qu'elle ne serait pas assez inclusive d'où elle porterait en elle des germes de racisme, alors il se doit de réagir. Qu'une société perde les pédales est une chose, est-ce une raison pour qu'elle se cherche des justifications aussi improbables ? De même est-il nécessaire qu'un éminent professeur d'Université relaye de tels bobards aux fins d'analyse (Paul May, Univ. Québec à Montréal, cf le compte-rendu paru en France dans Le Figaro) ? Cette chronique n'aurait pas déparé la rubrique des billets d'humeur mais pour des raisons constructives, elle a été adaptée pour honorer in fine quelques compositeurs négligés d'ascendance africaine.
Ceux qui enchaînent le raisonnement singulier, classique = élitiste = raciste, tentent sans doute maladroitement d'exprimer des idées qu'il faut au moins entendre avant de les démonter. Trois pistes relatives à la tenue du concert classique méritent d'être évoquées brièvement : elles concernent les interprètes, le public et peut-être surtout les compositeurs. Au lendemain de l'agression mortelle de Minneapolis, les musiciens du Metropolitan Opera de New-York (MET) ont manifesté leur émotion dans un communiqué de presse réclamant des réformes, sociales et surtout musicales, au sein de leur institution. Ils ont plaidé pour un renouvellement progressivement inclusif de l'orchestre ainsi que pour la mise à l'affiche, pour les saisons à venir, de concerts mélangeant chefs, solistes et compositeurs de couleurs. Autant le dire tout de suite, l'achèvement de ce vaste programme n'est pas pour demain.
La photographie ci-dessus présente l'Orchestre Philharmonique de New York au grand complet. Il est frappant de n'y distinguer aucun musicien noir. La même observation vaudrait pour les autres "grands" orchestres américains (Les fameux "Big Fives", New York, Boston, Chicago, Philadelphie et Cleveland) et elle différerait à peine si l'on s'intéressait aux phalanges moins prestigieuses : tous niveaux confondus, la proportion d'instrumentistes noirs stagnerait en-dessous de 2 %. Notez que la communauté hispanique serait à peine mieux représentée soit moins de 3 %). N'en concluez pas que l'orchestre soit réservé aux musiciens blancs : de fait, les asiatiques sont majoritaires parmi les violons et l'un d'eux est même plus souvent qu'à son tour violon conducteur. L'explication est simple : depuis plusieurs décennies les violonistes (et les pianistes) asiatiques s'illustrent dans les grands concours internationaux d'où ils n'éprouvent aucune peine à se faire engager lors des auditions de recrutement un peu partout dans le monde. Leur niveau d'excellence ne tombe pas du ciel : qu'ils proviennent de Chine, de Corée du Sud, de Singapour, de Taïwan voire du Japon, ces musiciens travaillent dur pour acquérir la maîtrise d'un instrument et d'un répertoire qui ne leur sont pourtant pas naturellement familiers.
Les musiciens noirs américains ont leurs raisons de ne pas adhérer au système en place : peu disposés à adopter les codes musicaux de leurs oppresseurs, ils ont cherché et trouvé une échappatoire dans le jazz, un art spontané qui convient à leur sens de l'improvisation. Pour les mêmes raisons, ils ont privilégié la pratique d'instruments faciles à détourner de leur usage classique (Cuivres, contrebasse, percussions, etc); même le piano a reçu un traitement spécifique de leur part. En résumé, s'ils ont largement ignoré la sphère classique, c'est la conséquence de choix délibérés et nullement d'une quelconque ségrégation imposée de l'extérieur.
On a longtemps soutenu l'idée que des préjugés ethniques et une pauvreté endémique ont constitué des obstacles majeurs à la formation classique de musiciens afro-américains. La pianiste Nina Simone est l'exemple typique, qui s'est vu refuser une bourse au Curtis Institute : elle a de ce fait renoncé au parcours classique, son premier choix, pour se reconvertir dans le jazz (mais elle n'a jamais oublié ses rêves, ne manquez pas la transition "alla Bach", en 0:50 dans l'extrait proposé). On veut bien croire que l'accès aux grandes écoles (universitaires) de musique n'a jamais été facile pour les musiciens noirs, pas plus que l'entrée à l'université n'a été de soi pour les femmes européennes, il y a 100 ans, mais les temps sont faits pour être révolus et l'histoire assure que pour enregistrer un progrès, une attitude volontariste vaut mieux qu'une attente passive.
L'accès aux grandes écoles étant particulièrement coûteux aux USA, on comprend que l'obstacle financier ait pu dissuader plus d'un candidat démuni. Imparable il y a 50 ans, cet argument l'est-il encore autant que cela ? Tous les afro-américains ne sont pas pauvres et l'un ou l'autre nanti ne pourrait-il pas consacrer une modique part de sa fortune à la création d'une Fondation promouvant l'art musical (classique) au sein de sa communauté ? Certes rien ne l'y oblige, surtout si la conviction manque que le projet en vaudrait la peine, mais alors, pour en revenir au débat ouvert en introduction, pourquoi faudrait-il rendre la société responsable des choix personnels d'une classe de ses individus ?
Il est exact que les grands solistes noirs sont rares sur la scène classique et le jeune violoncelliste (anglais) Sheku Kanneh-Mason, que vous avez peut-être croisé lors du mariage du Prince Harry et de Meghan Markle, fait figure d'exception. Cependant plusieurs chefs se sont tôt illustrés à la tête d'orchestres de renom dont Dean Dixon (1915-1976), James DePriest (1936-2013) et surtout Paul Freeman (1936-2015), ce dernier particulièrement actif pour défendre des partitions composées au sein de sa communauté. Mieux encore, les cantatrices de couleur ont été très présentes sur les scènes opératiques du monde entier, dès la fin de la deuxième guerre, preuve s'il en fallait que le monde classique n'est pas si hermétique qu'on le prétend : Grace Bumbry, Jessye Norman, Shirley Verrett, Martina Arroyo, Leontyne Price, Barbara Hendricks et Roberta Alexander ont de fait compté parmi les meilleures interprètes lyrique au 20ème siècle (Curieusement, les messieurs n'ont guère été si brillants, seul Simon Estes, Eric Owens s'étant imposés et plus récemment Lawrence Brownlee). Il semble dès lors rétrospectivement étrange que les musiciens du MET aient été les premiers à s'impliquer dans une demande de réforme de la sphère musicale américaine alors que c'est précisément l'opéra qui s'est montré le plus inclusif envers les musiciens noirs, des musiciennes de surcroit ! On le voit, aucune fatalité ne semble peser autant qu'on le dit sur l'accession des musiciens de couleurs à la scène classique.
Le public des salles de concert est actuellement à l'image de la scène, majoritairement blanc avec une proportion non négligeable d'asiatiques. Si la communauté noire y est si peu présente, c'est par manque d'intérêt et nullement parce que l'accès aux salles seraient filtré ou qu'il serait hors de portée de toutes les bourses. L'on voit bien que les arguments traditionnellement invoqués ne tiennent plus la route et qu'il convient plutôt d'incriminer un manque d'affinité avec le principe même du concert dit "sérieux". C'est loin d'être inexplicable : de tous les continents habités, l'Afrique est incontestablement celui qui éprouve la moindre fascination pour la musique (classique) occidentale. Elle l'ennuie parce qu'elle ne bouge pas assez et lorsqu'elle bouge, parce qu'elle ne bouge pas comme il le faudrait. C'est dans la nature africaine et c'est bien son droit mais alors, au risque de se répéter, cessons d'opposer des cultures qui ont peu en commun.
Note. Pour en revenir au point de départ, personne ne conteste sérieusement que les USA peinent à trouver un équilibre honorable entre ses communautés raciales et que ce soit encore le cas en 2020 interpelle vraiment. Une révolution pacifique serait sans doute nécessaire encore faudrait-il qu'elle se prépare en profondeur dans un cénacle de Lumières; la rue achèvera le travail lorsqu'il aura été pensé. A Minneapolis, les gens ont défilé pour la énième fois depuis Martin Luther King. Hélas, sans préparation intellectuelle, il n'en est rien sorti que des désordres vite réprimés. De fait, 3 mois à peine après le meurtre de George Floyd, c'est Jacob Blake qui a subi un sort comparable dans le Wisconsin et l'on ne voit pas la moindre perspective que cela cesse. Toutes les oppressions qu'on observe un peu partout dans le monde ne sont pourtant pas nécessairement le fait d'hommes de couleur différente. En Afrique, la République démocratique du Congo, un pays potentiellement très riche, réussit l'exploit de réserver à sa population le triste 176ème niveau de vie sur 200 ! Ce grand pays est pourtant indépendant depuis 60 ans et il n'a plus aucune raison valable de se plaindre des (éventuels) méfaits de la colonisation (belge). Restons au Congo sur une note positive : savez-vous qu'on trouve à Kinshasa un authentique orchestre symphonique, dit Kimbanguiste, du nom de son père spirituel et fondateur Simon Kimbangu (1887-1951) ? Peu importe son niveau d'excellence et les conditions précaires dans lesquelles il travaille, ses musiciens largement autodidactes et démunis forcent l'admiration par la foi qui les anime au service d'une musique qui ne leur est pas spontanément naturelle. Ces hommes et ces femmes (Actuellement 200 instrumentistes et choristes !) ne s'apitoient pas sur leur sort matériel pourtant peu enviable, ils se libèrent par la musique, sans se poser la question de qui les aidera. Lorsqu'ils se produisent à l'étranger dans des oeuvres du grand répertoire (Beethoven, Brahms, Schubert, ...), ils se font encadrer par des musiciens professionnels mais, à la maison, ils se débrouillent seuls et cela change leur vie. Pour être complet mentionnons qu'il existe d'autres orchestres sur le continent africain, en Afrique du Sud (Le Cap et Johannesburg) au Ghana, en Angola, au Caire, au Maroc et en Tunisie; tous recourent cependant à une aide étrangère, européenne et asiatique.
L'élitisme reproché à la musique classique est une autre source de confusion. Certes, cette musique diffère de toutes celles qui se sont développées ailleurs dans le monde. Dans sa version polyphonique, elle est née dans le Nord de la France, il y a près de 1000 ans, en même temps que s'y sont élevées les grandes cathédrales gothiques. On peut discuter l'orgueil des prélats bâtisseurs et leur habileté à récolter par tous les moyens les fonds nécessaires à la réalisation de leurs projets démesurés mais, au bilan, on doit les créditer d'avoir permis qu'une musique savante digne de ces lieux naisse et se développe dans le cadre d'un office dont les Messes et les Motets de Guillaume Dufay ont représenté le premier achèvement. La polyphonie savante est bien une exception culturelle occidentale dont on ne trouve aucun équivalent dans les traditions orthodoxes, juives ou musulmanes. Il ne faut donc pas s'étonner que les développements ultérieurs (même profanes) de cette exception n'aient longtemps concerné que les seuls occidentaux.
A vrai dire, "Classique" n'est sans doute pas l'appellation idéale car elle réfère trop à la courte période du même nom incarnée par Haydn et Mozart, mais c'est celle que tout le monde comprend. On pourrait l'appeler "sérieuse" ou même "savante", ce qui aurait au moins l'avantage de rendre justice à son haut degré de sophistication mais le problème est précisément que certains en ont profité pour conclure qu'elle était donc inévitablement élitiste. Deux remarques s'imposent d'emblée :
La récrimination la plus intéressante formulée par les membres du MET concerne le fait que les concerts classiques ne programment généralement que des compositeurs blancs. Seuls des compositeurs noirs peuvent répondre à cette objection, hélas ils ne sont pas légion. Dans les années qui ont suivi la guerre, les USA, qui avaient réussi à exporter vers l'Europe le (bas) nylon, le chewing-gum, le ketchup et le coca-cola, se sont curieusement laissé envahir (au niveau universitaire) par la mode européenne de la musique sérielle. En en généralisant l'enseignement au niveau académique, ils ont involontairement trouvé le moyen le plus sûr d'écarter des musiciens dont la sensibilité, portée vers l'urgence de l'instant, se situe à mille lieues d'une esthétique spéculative et différée. En parcourant l'histoire de la musique afro-américaine, on découvre pourtant des musiciens de couleurs qui ont tenté l'aventure de la modernité.
Les premiers musiciens d'ascendance africaine ont été des métis dont la formation musicale a essentiellement été régentée voire assurée par un parent colon. La plupart d'entre eux, dont la liste suit, sont peu connus à l'exception toute relative du violoniste-compositeur, George Bridgetower (1778-1860). Né de l'union improbable d'un habitant des iles anglaises d'Amérique et d'une européenne dont on ne sait trop si elle était anglaise ou polonaise, il serait passé à une postérité durable s'il n'avait pas saboté son affaire. En 1803, il a vécu l'insigne honneur de créer la Sonate n°9, pour violon & piano, de Beethoven, avec le compositeur au clavier. Il a ensuite fâché le Maître par une remarque déplacée à l'encontre de Giulietta Guicciardi, son élève et béguin du moment. Offusqué et irascible, Beethoven lui a retiré la dédicace de l'oeuvre au profit de Rodolphe Kreutzer, un fameux violoniste français de l'époque, ... qui ne l'a jamais jouée, la trouvant inintelligible ! La "Sonate à Kreutzer" aurait donc pu s'appeler "Sonate à Bridgetower" ! Bridgetower a ensuite rejoint Londres où il s'est montré actif, composant des oeuvres qui ne sont plus au répertoire. Elles ont pourtant été compilées par le musicologue américain Dominique-René de Lerma (Black Music Research Journal, Vol. 10/2, 1990).
Tous ces musiciens ont reproduit avec plus ou moins de bonheur des schémas européens, Florence Price méritant assurément une mention spéciale. Il a toutefois fallu attendre la génération suivante pour découvrir des musiciens (classiques) noirs décidés à s'affranchir des clichés traditionnellement associés à une tradition apprise et/ou héritée d'un milieu social contraignant.
Les musiciens appartenant à la génération suivante ont (enfin) apporté la preuve qu'il était parfaitement envisageable d'entreprendre des études classiques au sein d'universités réputées et d'y recevoir l'estime, les encouragements et pourquoi pas les coups de pouce bienvenus de la part de professeurs soucieux de les lancer dans le circuit professionnel.
Commençons par évoquer le cas vraiment particulier de Julius Eastman (1940-1990). Remarquablement doué pour le chant et le piano, il a pris des leçons de composition au célèbre Curtis Institute de Philadelphie, captant en particulier l'attention de Lukas Foss déterminé à favoriser sa carrière. Malheureusement prédisposé à oublier les leçons reçues, il a rompu avec toutes les bonnes manières, choisissant de ne se fier qu'à son seul instinct : par exemple, noter ses oeuvres dans un langage de son invention ne pouvait le mener aussi loin qu'espéré. Ses albums "crossover" raviront cependant les amateurs de (très) bonnes musiques alternatives, en particulier minimalistes (Stay on it, Femenine, Unjust Malaise et surtout l'époustouflant Evil Nigger). Instable, Eastman a fini par sombrer dans l'univers de la drogue qui l'a stérilisé et détruit.
Si l'on réintègre les droits chemins, on découvre trois compositeurs particulièrement dignes d'intérêt :
Vous trouverez de rares enregistrements des oeuvres citées en exemple en fouillant le catalogue de séries spécialisées (Black Composer Series, dirigée par Paul Freeman, réédité chez Sony) et la plus confidentielle African Heritage Symphonic Series (Cedille) où vous découvrirez en sus Essay for Orchestra de William Banfield (1961- ), à l'intersection peu fréquentée du jazz contemporain et du classique. D'autres musiciens ayant ouvert la voie, tels Ulysses Kay (1917-1995) et Hale Smith (1925-2009), auraient pu figurer en amont de cet inventaire, malheureusement leurs oeuvres paraissent aujourd'hui d'un modernisme démodé comme on en trouve également en Europe.
Cette chronique au sujet sensible a démarré sur le constat, tragiquement banal, que les sociétés dites démocratiques ne réservaient pas forcément le même sort à tous ses individus. Elle a fait écho au fait soutenu çà et là que certaines pratiques culturelles - dont la musique dite classique - contribueraient au divorce social. Sans aller jusqu'à prétendre qu'il s'agit d'une mauvaise fable, elle préconise qu'on ait au moins la lucidité d'admettre que la musique occidentale s'adresse historiquement en priorité aux occidentaux mais qu'elle accueille tout le monde en son sein. Rien n'interdit qu'on cherche son bonheur ailleurs, du moment qu'on renonce à porter une plainte qui n'est guère recevable.
Plutôt que de s'échiner à démonter le raisonnement douteux selon lequel les musiciens noirs seraient empêchés de rejoindre l'univers classique, il semble plus constructif d'attendre que les plus doués d'entre eux y introduisent de nouveaux gènes bienvenus. Il ne fait guère de doute, par exemple, que les rythmes africains seraient bienvenus en musique sérieuse. On répondra qu'ils sont omniprésents dans la variété et dans le jazz mais précisément c'est de constructions élaborées dont on a besoin. Evidemment pour réussir, la route de l'apprentissage est longue et même lorsque le succès est au rendez-vous, il ne permet pas de faire fortune aussi sûrement qu'en envoyant un ballon dans un panier de basket.
Le très jeune Quinn Mason (1996- ) pourrait montrer l'exemple, lui qui a été capable de composer une symphonie à 17 ans (Oeuvre jamais créée, la restitution est virtuelle, sur synthétiseur, et vous trouverez d'autres exemples sur Soundcloud, en particulier "Across a golden sky" et "Faster", pour vents). Nul ne sait jusqu'où ce jeune musicien progressera après avoir écrit Sad Hours ou encore A joyous Trilogy, une oeuvre qu'il dirige à la tête d'un orchestre blanc. Serait-ce l'amorce du renouveau attendu ?
Note ajoutée en décembre 2020. L'appel lancé par les musiciens du MET semble avoir été entendu : la nouvelle saison du Metropolitan Opera s'ouvrira, en septembre 2021, sur "Fire Shut Up in My Bones", la première oeuvre du genre du compositeur afro-américain, Terence Blanchard. Rendez-vous étant pris voici, en attendant, une vue en répétition car pour le son il faudra attendre. La direction musicale sera confiée au chef actuellement en poste, Yannick Nézet-Séguin, et les interprètes principaux ont pour noms, Angel Blue, Latonia Moore et Will Liverman.