Le piano et le violon sont les deux instruments de prédilection pour tout compositeur qui rêve d'écrire un "grand concerto". Si la tradition du concerto pour violon est plus ancienne, c'est simplement dû au fait que cet instrument a, le premier, atteint son état de perfection, 200 ans avant le piano moderne. Même s'il a subi quelques transformations destinées essentiellement à en étoffer la puissance sonore et accessoirement à en élever le diapason, le violon actuel est, en substance, pareil à ceux que commencèrent à fabriquer les membres de la famille Amati vers 1550.
Nul ne sait quand est apparu le premier violon digne de ce nom : l'instrument primitif, dérivé du rebec (lui-même hérité du rabab arabe), de la lira da braccio (littéralement lyre à bras) et de la vièle médiévale, était, à l'origine, réservé à l'animation des fêtes populaires.
Vous trouverez, dans les musées spécialisés, par exemple la Cité de la Musique à Paris, quelques curieux spécimens d'antiques pochettes, véritables instruments miniatures au son aigrelet, encore fort éloigné de celui de l'instrument que nous connaissons aujourd'hui. Face à la sonorité profonde et chaude de la noble viola da gamba (littéralement viole de jambe), la sonorité acide et criarde de cet instrument avait peu de chances de séduire les cours princières. L'histoire allait cependant bientôt modifier la perspective.
Qui pense aux créateurs du violon moderne pense aux membres des illustres familles, les Amati, Guarneri et Stradivari (mais il y en a d'autres, les Ruggieri, par exemple). Toutefois, ce serait ignorer que le berceau de la lutherie européenne se situe à l'extrême sud de la Bavière, non loin de la frontière avec le Tyrol autrichien. La première charte date de 1436, à une époque où le violon n'existait pas encore : ces luthiers fabriquaient essentiellement des luths (d'où leur nom) et des violes. Au cours de la première moitié du 16ème siècle, un grand nombre d'artisans issus de Füssen émigrèrent vers l'Italie, l'Autriche, la France et la Bohême, propageant ainsi leur savoir-faire, en particulier au service d'un nouvel instrument à archet.
Leurs disciples des environs de Crémone et de Bergame perfectionnèrent cet instrument au-delà de toute espérance. Le violon s'imposa dès lors au monde cultivé et on a conservé dans les mémoires la commande, en 1560, de 24 violons, passée par le roi Charles IX à Andrea Amati. Parmi les 5 qui nous sont restés, le plus ancien porte encore la gravure de sa date de confection (1564), on l'appelle le "Charles IX".
L'apprentissage de la technique violonistique est nettement plus difficile que celui d'un instrument à clavier. N'importe quel sous-doué peut actionner une touche de piano, il en sortira un son acceptable. Rien de semblable avec un violon : il faut des années de pratique pour ne plus scier les oreilles des voisins. Cette difficulté d'accès n'est pas sans incidence sur la production des compositeurs, beaucoup plus souvent claviéristes de formation (orgue ou piano) que violonistes.
Bien écrire pour le violon - mais c'est pareil pour la voix - exige de connaître les possibilités de l'instrument et la plupart des compositeurs les ignorent. Ils en sont souvent réduits à chercher l'aide et les conseils d'un interprète, parfois le dédicataire de l'œuvre. Dans tous les cas, ils tiennent sagement compte de l'accordage qui se fait par quintes réelles successives, dans l'ordre : sol3, ré4, la4 (440 Hz) et mi5. Les tonalités majeures qui permettent de jouer ces notes sur les cordes à vide sont fa M, do M, sol M et ré M et les tonalités mineures relatives sont ré m, la m, mi m et si m. On comprend que la majorité des grands concertos romantiques soient écrits dans ces tonalités. Ecrire un beau concerto pour violon demande tellement d'effort et de temps que les compositeurs renouvellent rarement l'expérience; à moins d'être violonistes de formation, la plupart n'en écrivent, au mieux, qu'un ou deux.
Par contre, là où les concertos pour violon prennent une belle revanche sur le sort, y compris au 20ème siècle, c'est qu'ils font généralement l'objet des soins les plus attentifs de leur créateur, au point que le genre connaît peu de déchets.
La fonction créant l'organe, d'habiles virtuoses ont, très tôt, profité des possibilités offertes par ce nouvel instrument et, en retour, en ont favorisé le perfectionnement. A cette époque, aucune distinction franche n'existait entre compositeur et interprète, chacun écrivant ses propres œuvres et les défendant personnellement. Le concerto n'était pas né pour autant car les premières œuvres pour violon furent surtout des sonates, avec ou sans accompagnement.
Dans ce domaine et avec un temps d'avance, les Italiens, Biagio Marini (1594-1663), Carlo Farina (1600-1639), Antonio Bertali (1605-1669), Marco Uccellini (ca1603-1680) ont disputé aux Austro-Allemands, Johann Heinrich Schmelzer (ca1620-1680) et Heinrich Ignaz Franz von Biber (1644-1704) l'honneur d'être les meilleurs. Les Sonates du Rosaire de Biber, mentionnées en référence, appartiennent à un recueil qui a fait fortune auprès de nos violonistes baroqueux : on dénombre, à ce jour, une vingtaine d'enregistrements, un record pour une musique de cette époque !
Le concerto n'a suivi la sonate qu'à 50 ans de distance et ce sont à nouveau trois Italiens qui furent les plus actifs : Arcangelo Corelli (1653-1713), Giuseppe Torelli (1656-1709) et, une génération plus tard, Antonio Vivaldi (1678-1741). Après deux siècles d'oubli, ce dernier est redevenu célèbre pour ses nombreux recueils, véritables fabriques de tubes classiques :
On oubliera la parole inutilement moqueuse de Stravinsky qui prétendait que Vivaldi s'était contenté de réécrire 600 fois le même concerto. Par contre, on n'oubliera pas quelques compositeurs à peine moins brillants tels, Tomaso Albinoni (1671-1751), Francesco Geminiani (1678-1748), Giuseppe Tartini (1692-1770) et surtout Pietro Antonio Locatelli (1695-1764) qui dut son surnom de Paganini baroque à ses difficultueux 12 Concerti opus 3, "L'Arte del Violino". Personnellement, je suis toujours à la recherche de l'interprétation idéale de ces œuvres. La version Hyperion avec la soliste Elizabeth Wallfish me semble la plus stimulante parmi celles actuellement disponibles mais je reste convaincu qu'il doit y avoir moyen de faire mieux.
Jean-Marie Leclair (1697-1764) est le correspondant exact de Locatelli en France. Ses Concerti opus 10 ajoutent l'équilibre à la française aux élans de virtuosité italienne. Leclair est un musicien remarquable, beaucoup trop négligé. Simon Standage a publié chez Chandos un très beau CD proposant quelques échantillons des Concerti opus 7 & 10. J'aime également l'interprétation de Monica Huggett, dans ce répertoire. Encore moins connu que Leclair, François Francoeur (1698-1787) mériterait également de sortir de l'oubli.
En Allemagne, c'est le virtuose Johann Georg Pisendel (1687-1755) qui fait figure de précurseur dans le domaine. Bach s'en est inspiré pour écrire ses deux fameux concerti. Johann Friedrich Fasch (1688-1758), son exact contemporain, a, quant à lui, pratiqué un langage qui annonce déjà le classicisme. Par contre, ni Haendel, ni Rameau et à peine Telemann - ce dernier pourtant prolixe en concerti de toutes sortes - ne se sont illustrés dans un genre qui va bientôt décliner.
Les concerti baroques pour violon sont généralement groupés en recueils de 6 ou 12 œuvres. Le pluriel, emprunté à l'italien, est là pour rappeler que les musiciens de ce pays furent les maîtres du genre. Ces spécificités disparaîtront aux périodes classique, romantique et moderne et chaque nouveau concerto apparaîtra désormais avec sa personnalité propre. On entérine la distinction en utilisant, à partir de la période classique, le pluriel "concertos", conforme aux règles de l'orthographe française.
La période classique s'inscrit en retrait, par rapport à l'efflorescence baroque.
L'Italie, en perte de vitesse, ne règne plus que par quelques rares musiciens de valeur dont le trop tôt disparu, Giovanni Battista Pergolesi (1710-1736). Le centre de gravité de l'Europe musicale se déplace un temps vers Mannheim, le berceau du classicisme. Les musiciens de Bohême se devaient d'honorer un instrument qui s'y était fermement implanté dès la première heure (La tradition a été conservée au point que les violonistes populaires tchèques, transylvaniens et hongrois peuvent s'honorer d'avoir développé un des répertoires les plus précieux d'Europe).
Franz Benda (1709-1786) (à ne pas confondre avec son frère, Jiri Antonin Benda (1722-1795), que Mozart estimait particulièrement), Johann Stamitz (1717-1757), Christian Cannabich (1731-1798), Wenzel Pichel (1741-1805) et Carl Stamitz (1745-1801), écrivirent des concertos plaisants, quoiqu'un peu oubliés.
Fait rare chez un compositeur, Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) était aussi bon violoniste que pianiste. Pourtant, il ne s'acquitta que de 5 concertos, pour violon, tous écrits la même année : 1775. Le dur apprentissage paternel, joint à la tyrannie de son employeur, l'archevêque Colloredo, avait fini par développer chez Mozart une allergie au violon solo. Il le délaissa après cette date, refusant d'écrire les pièces galantes ou de virtuosités gratuites qu'on attendait de lui. Par contre, chacun sait qu'il n'abandonna jamais son instrument de prédilection, le piano, pour lequel il écrivit 27 concertos dont une bonne moitié trônent au Panthéon musical.
Joseph Haydn (1732-1809) ne s'intéressa guère au concerto pour violon et c'est finalement toute une génération qui délaissa un genre menacé d'extinction. Faute de grives, on mentionnera le cas du virtuose italien largement méconnu, Antonio Lolli (1725-1802). Il écrivit 7 Concertos qui, s'ils ne révolutionnent pas le genre, se laissent écouter avec plaisir. Si vous acceptez de voyager, il est également possible de trouver d'excellents musiciens là où on ne les attend guère à cette époque, tel le musicien finlandais, Erik Ferling (1733-1808), dont un concerto a récemment refait surface.
Lorsque le mélomane lambda pense "concerto pour violon", il songe aux grandes oeuvres du 19ème siècle : Beethoven (1806), Mendelssohn (1844), Tchaïkovski (1878) et Brahms (1878). Le répertoire de cette époque ne se limite heureusement pas à ces 4 chefs-d'oeuvre et en descendant le podium d'une ou plusieurs marches, on compte encore quelques œuvres d'excellente facture, plus ou moins connues des amateurs de concerts traditionnels :
Quelques musiciens plus ou moins connus ont écrit des concertos qui sortent progressivement de l'oubli : Julius Röntgen (1855-1932), Peter Cornelius (1824-1874), Carl Heinrich Reinecke (1824-1910), Albert Dietrich (1829-1908), Eduard Franck (1855-1875), Yuli Conius (1869-1942), Louis Spohr (1784-1859), Karl Goldmark (1830-1915) (plages 1 à 3), Charles Villiers Stanford (1852-1924), Herman Goetz (1840-1876). J'ai volontairement extrait Joachim Raff (1822-1882) de cette liste afin de mettre en évidence un musicien à découvrir de toute urgence (plages 9 à 11).
De ce côté du Rhin, on s'attardera sur la célèbre Symphonie espagnole d'Edouard Lalo (1823-1892) mais aussi sur son Concerto daté de 1874 et rarement joué. On n'oubliera surtout pas Camille Saint-Saëns (1835-1821) dont seul le Troisième Concerto, daté de 1880, a gardé quelque notoriété. Les deux premiers valent pourtant le détour et c'est d'ailleurs toute l'oeuvre de Saint-Saëns qui mériterait une promotion sérieuse : il n'a pas écrit que Le Carnaval des Animaux ! Tout aussi peu connu est le court Concerto opus 14 de Gabriel Fauré (1845-1924).
Enfin, des virtuoses de l'instrument, jugeant sans doute le répertoire trop mince à leur goût ou estimant que certains traits inédits de virtuosité les mettraient en valeur, se mirent à l'écriture, comme leurs collègues des années 1700. On ne s'attardera pas exagérément sur l'intarissable, Giovanni Battista Viotti, (1755-1824) et ses 29 concertos, dont une intégrale est parue récemment chez Dynamic ! La postérité n'a guère été clémente avec son œuvre, ne retenant essentiellement que le numéro 22. Voici, pour changer, le dernier mouvement du 23ème, de fait anecdotique. Par contre, les 6 concertos de Nicolo Paganini (1782-1840) sont restés au répertoire, bien que l'étalage d'une virtuosité démoniaque l'emporte souvent sur la profondeur de l'inspiration.
Voici quelques autres compositeurs virtuoses qui ont jalonné le 19ème siècle avec plus ou moins de bonheur : Pierre Rode (1774-1830), Louis Spohr (1784-1859), Karol Lipinsky (1790-1861), Bernhard Molique (1802-1869), Charles-Auguste de Bériot (1802-1870), Henri Vieuxtemps (1820-1881) (7 Concertos toujours d'actualité), Joseph Joachim (1831-1907), Henryk Weniawski(1835-1880) (2 concertos toujours d'actualité) et Mieczyslaw Karlowicz (1876-1909).
Les premières années du 20ème siècle firent encore la part belle au grand concerto (post)romantique, preuve s'il en fallait que l'instrument était encore bien loin d'avoir épuisé ses charmes mélodiques. Deux œuvres majeures de cette époque sont entrées au répertoire; elles ont pour auteur :
D'autres musiciens plus connus dans d'autres répertoires se sont essayés au genre à la même époque. On notera à nouveau que chacun se limite souvent à un, voire deux essais :
L'avènement de la modernité n'a pas remis en question l'idée de continuer à faire chanter l'instrument. On ne sait à quoi il faut attribuer ce privilège auquel ni le piano ni la voix humaine n'ont eu droit, souvent martyrisés par une rythmique et des sauts d'intervalle contre nature. Ce respect du caractère naturellement chantant de l'instrument fait que c'est souvent une bonne idée d'aborder un compositeur moderne en commençant par son ou ses concertos pour violon.
Karol Szymanowsky (1882-1937) a sonné le grand départ avec son premier concerto (1916) et Serge Prokofiev lui a emboîté le pas avec son concerto de 1917, dans un style sarcastique très différent, il est vrai. Tous deux récidiveront moins de 20 ans plus tard, sans rien changer d'essentiel à leur style d'écriture. Le public raffole des concertos de Prokofiev, ayant l'impression de côtoyer la modernité sans prendre de risque.
Trois œuvres "cultes" incarnent la modernité émergente :
J'ajoute volontiers à la liste le parfois controversé Concerto d'Igor Stravinsky (1882-1971). Les "experts" ne lui ont jamais vraiment pardonné son caractère résolument néo-classique (1931) mais franchement, il y a des moments où ils feraient mieux de se taire. Bien jouée, par Hillary Hahn par exemple, l'oeuvre se moque impérialement des critiques.
A la même époque, d'autres concertos russes ont été écrits sur les traces de ceux d'Anton Arensky (1861-1906) et Alexandre Glazunov (1865-1936). Ils sont signés par Dimitri Kabalewski (1904-1987), Aram Katchaturian (1903-1978), Nikolai Roslavets (1881-1944) ou Nikolai Myaskovsky (1881-1950). Sauf celui de Roslavets, ils n'ont jamais quitté les affiches, du moins moscovites. Dans sa série, "Russian archives", le label Brillant a réédité un indispensable album Oïstrakh reprenant, en 10 CD, quelques-uns des concertos que nous venons de citer.
Mentionnons encore quelques œuvres peu jouées au concert et cependant pleines d'intérêt, écrites par des musiciens provenant des horizons les plus divers :
Hans Pfizner (1869-1949), Arnold Schönberg (1874-1951), Paul Hindemith (1895-1963), Frank Martin (1890-1974), Ernest Bloch (1880-1959), William Walton (1902-1983) et Ernst von Dohnanyi (1877-1960).
J'ai cependant souhaité mettre en évidence quelques oeuvres qui me tiennent plus particulièrement à cœur, dans un ordre de célébrité décroissante :
Il convient à ce stade de réserver une rubrique à part aux nombreux concertos venus du Nord. Outre les oeuvres de Sibelius et de Nielsen, on mentionnera avec insistance le deuxième concerto d'Allan Pettersson (1911-1980) (Pettersson en a écrit un premier, beaucoup plus ardu, dans la formation insolite pour violon et quatuor à cordes).
On poursuivra avec les œuvres remarquables écrites par Einojuhani Rautavaara (1928- ), Arne Nordheim (1931- ) et Per Norgard (1932- ) .
Enfin, on terminera par des musiciens bien moins connus en Occident : Harald Saeverud (1897-1992), Yngve Sköld (1899-1992), Uuno Klami (1900-1961) (plages 9 à 11), Lars Erik Larsson (1908-1986), Johan Kvandal (1919-1999) (plages 1 à 3), Ib Norholm (1931- ) , … .
Pour faire couleur locale, on ajoutera les deux concertos pour hardanger fiddle - un instrument typiquement norvégien qui ajoute 5 cordes sympathiques aux 4 cordes traditionnelles - de Geir Tveitt (1908-1981) .
Soucieux de renouveler le répertoire, quelques grands solistes se sont mis au service de la création contemporaine, commandant des œuvres à des compositeurs de leur temps. Le plus actif dans ce domaine est incontestablement le grand violoniste letton, Gidon Kremer. Cet artiste s'est investi dans la défense du répertoire contemporain au point de créer plusieurs nouvelles partitions, chaque année. Parmi les concertos ayant acquis leurs lettres de noblesse grâce à ses soins, mentionnons :
Anne Sophie Mutter est une autre violoniste se mettant volontiers au service de la création contemporaine. Elle s'est vu dédier le 2ème concerto de Krysztof Penderecki (1933- ), "Métamorphoses". Un temps mariée à André Prévin, elle a reçu, en cadeau, la dédicace de son Concerto tout simplement surnommé, Anne-Sophie. Pierre Boulez (1925-2016) lui a également promis un concerto mais au rythme où il travaille ses compositions, rien ne permet d'affirmer qu'il tiendra parole (De fait, Boulez n'est plus de ce monde et le miracle ne s'est pas produit). Mutter a aussi enregistré nombre d'œuvres pour violon et orchestre qui ne sont pas des concertos à proprement parler (Dutilleux, Lutoslawski, Bernstein, Rihm, Gubaïdulina (In Tempus praesent), … .
Enfin, Isaac Stern fut le défenseur ardent du Concerto de George Rochberg (1918-2005) dont il était le dédicataire. De même, il commanda, L'Arbre des Songes à Henri Dutilleux (1916- ) en 1985.
Si vous doutez qu'on écrive encore aujourd'hui de beaux concertos pour violon, les œuvres suivantes sont là pour vous détromper, certaines d'accès facile :
D'autres, nettement plus modernes, requièrent un effort certain dont vous serez récompensé au prorata de votre investissement personnel :
Au bilan, répétons que le répertoire pour violon et orchestre est moins étoffé que son homologue pour le piano, dans un rapport moyen de 1 œuvre pour 4 ou 5. Jugez cependant comme le monde est bien fait : il y a également 4 à 5 fois moins de violonistes que de pianistes qui parcourent le monde. Cela dit, cela résulte peut-être tout simplement des lois de la sélection naturelle !
S'il est moins généreux en quantité, il ne l'est pas en qualité d'inspiration si bien que le déchet y est extrêmement faible. Même en s'en tenant aux périodes moderne et contemporaine (donc postérieures à la 1ère guerre mondiale), on a l'heureuse surprise de découvrir un répertoire étonnamment large où les chefs-d'œuvre côtoient les œuvres certes moins ambitieuses mais d'un agrément certain.
Tout mélomane digne de ce nom doit évidemment connaître ses classiques de la modernité : les concertos de Bartok (n° 2), Prokofiev (n° 1 & 2), Berg, Schostakovitch (n° 1) et Stravinsky.
Tout curieux de nature doit apprendre à connaître ceux de Britten, Schnittke (n° 4), Ligeti, Meyer, Adams, Penderecki (n°2), Tistchenko, Nordheim et Salonen.
Ces priorités satisfaites, rien n'empêche de parcourir, à nouveau, l'inventaire qui précède et d'y chercher d'autres bonheurs plus simples, Barber, Khatchatourian, Miaskovsky, Kabalevski et tant d'autres, évoqués tout au long de cette chronique.
Pour être encore plus complet, il suffit de se reporter au site jpc et de constater que d'autres belles découvertes restent possibles : Ernest Bloch (1880-1959), Joseph Mathias Hauer (1883-1959), Thomas Adès (1971- ), ... .