Outre la particularité d'héberger une batterie, ces deux sanctuaires avaient en commun, jusqu'il y a peu, d'être dirigés par des chefs masculins. Cette époque est désormais révolue, du moins dans le premier cas de figure.
Arte diffusait, le dimanche 24/2/2008, un documentaire montrant la chef d'orchestre estonienne, Anu Tali, en répétition avec l'Orchestre de Chambre de Munich dans la pièce intitulée, Action, Passion, Illusion de son compatriote, ex-rockeur, Erkki Sven Tüür. Le film se terminait par une exécution du Concerto pour violon Tala gaisma (Lumière lointaine) du compositeur letton Pêteris Vasks. Le jeune violoniste finlandais, Pekka Kuusisto, y faisait preuve d’un engagement enthousiaste et communicatif. Je ne peux évidemment reproduire ici le moindre extrait et j'ignore si un DVD a été édité. Par contre, l'enregistrement de l'oeuvre de Tüür par Anu Tali existe. Voici encore Tali, en répétition, dans un court extrait de la Symphonie n°4, de cet autre estonien, Arvo Pärt (1935- ). Les mélomanes avertis auront apprécié un programme complètement original sur lequel nos organisateurs de concerts feraient bien de prendre exemple afin de nous sortir du ronron des concerts traditionnels.
Note. Ne confondez pas Anu Tali avec sa soeur, Kadri. Celle-ci est sa vraie jumelle - d'où l'inutilité d'une deuxième photo - et, en contravention avec les lois de la génétique, elle n'est pas chef mais manager du Nordic Symphony Orchestra, cofondé avec sa soeur.
Le hasard fait souvent les choses de cette façon; je lis, dans la chronique régulière que tient Alex Ross dans la revue "The New Yorker (7/1/2008)", que l'Orchestre de Baltimore m'a entendu : c'est à nouveau une femme, Marin Alsop, qui est, cette fois, responsable du dépoussiérage des programmes. L'affiche de sa saison 2008 est aussi intelligente que passionnante : des séries offertes aux jeunes à prix cassés (cinq concerts pour 25 $) combinant une œuvre contemporaine à une symphonie de Beethoven avec, en bonus éventuel, les commentaires d'un musicologue présentant les œuvres en direct. Outre Beethoven, Kernis, Adams, Corigliano, Ades, Rouse, MacMillan, …, seront au programme. Je reviendrai sur ces noms, largement inconnus du public.
Une autre chef, JoAnn Falletta, s'est également mise au service de la musique actuelle. La firme Naxos vient d'éditer, sous sa direction, un CD d'oeuvres symphoniques de Jack Gallagher (1947- ) qui vaut assurément le détour.
Simone Young est plus conservatrice dans son répertoire, largement ancré dans le romantisme de Wagner et de Bruckner.