Faits divers

Les manuscrits de Sylvius Leopold Weiss

L'Histoire de la Musique a vu naître une génération dorée, vers 1680, que l'on aurait tort de résumer à ses composants les plus illustres, A. Vivaldi (1678-1741), J-D Zelenka (1679-1745), J-Ph Rameau (1683-1764), J-S Bach (1685-1750) et G-F Haendel (1685-1759). Que ces astres aient vu graviter autour d'eux nombre de planètes voire de satellites (G-Ph Telemann, D. Scarlatti, J-D Heinichen), voilà qui devrait nous faire réfléchir aux causes profondes de tant de richesses d'autant que la liste est loin d'être épuisée.

Silvius Leopold Weiss (1687-1750) devrait en faire partie au moins au motif qu'il a consacré au luth quelques-unes des plus belles pages jamais écrites pour cet instrument. Cette chronique se penche sur la vie et l'oeuvre de ce musicien atypique, à une époque où il était rare qu'on le soit.

Le luth

Le luth occidental descend du luth arabe (oud) qui a prospéré en Espagne pendant la présence mauresque. L'oud était un instrument essentiellement monodique, convenant pour l'exercice mélodique mais il ne permettant pas une polyphonique savante. Ce perfectionnement a été atteint, dès le 14ème siècle, par l'adjonction de frettes, petits chevalets de bois posés en travers des cordes. A partir de cette époque l'instrument a encore évolué, principalement, en particulier par l’ajout de cordes graves.

Quelques compositeurs se sont particulièrement illustrés dans la défense de cet instrument au son raffiné mais requérant une attention qu'il n'est pas évident de soutenir au concert. C'est particulièrement le cas avec John Dowland dont les Lachrimae requièrent une attention soutenue (Thomas Dunford). L'un d'eux fut Johannes Hieronymus Kapsberger (1580-1651) dont voici quelques pièces jouées par le vétéran Paul O'Dette ou le jeune Thomas Dunford théorbe ? (Ne vous laissez pas rebuter par la raréfaction du son, voulue en entrée, et commencez en 3:30 afin d'améliorer vos performances en apnée musicale.

De même qu'il a existé une basse de viole, active dans le grave, il a existé une basse de luth communément appelée Chitarrone. Sa grande taille le destine comme son appellation l'indique au registre grave où il produit un son chaud et envoûtant. Vers 1600 l'instrument a gagné la France où il a pris le nom de Théorbe. Robert de Visée (1650-1725) lui a consacré quelques-unes de ses plus belles pages : comparez les interprétations de sa célèbre chaconne dans la lecture rigoureuse de Xavier Díaz-Latorre et celle plus "folk" de Francisco López-Tiorba, de grands moments de musique, magnifiés par de beaux instruments.

Les pièces dédiées au luth sont éventuellement transposable pour le théorbe et inversement. L'extension du répertoire vers la guitare est plus problématique, qu'il s'agisse de la guitare baroque ou de la guitare moderne à 6 cordes. On a conservé quelques (5) guitares baroques sorties des ateliers de Stradivarius mais une seule (La Sabionari) a été restaurée en état d'être jouée; le résultat sonore ne semble pas à la hauteur des espérances qu'on serait en droit d'attendre d'un instrument possédant un tel pedigree. Seule la guitare à 11 cordes est capable de livrer un son dont la richesse rivalise avec celle du luth ou du théorbe.

Le luth a temporairement disparu vers le milieu du 18ème siècle, victime de son manque de volume sonore et surtout de son image élitiste (La Révolution approchait à grands pas !). Il a ressuscité, au 20ème siècle, par la grâce du regain d'intérêt pour les musiques anciennes. Comme aucun instrument ne nous est parvenu en état d'être joué, il a fallu s'exercer à la copie d'instruments originaux

http://operacritiques.free.fr/css/index.php?2009/12/28/1442

 

Le luth propose, après le clavecin, un bon test de la qualité d'écoute. Que ces deux instruments aient régné pendant la Renaissance et le Baroque en dit long sur la qualité d'écoute de nos ancêtres. L'écoute de l'un ou l'autre instrument devrait être obligatoire dans toutes les écoles à raison d'une modeste heure par semaine. Le clavecin (français, le plus raffiné !) ayant fait l'objet d'une présentation antérieure, je vous propose de passer quelques instants privilégiés en compagnie des meilleurs luthistes, compositeurs hier et interprètes aujourd'hui.

 

Rolf Lislevand Jakob Lindberg, Hopkinson Smith

 

Le label Brillant vient de rééditer à prix doux une somme musicale considérable à tous points de vue : le manuscrit de Londres de Silvius Leopold Weiss (1687-1750) sous les doigts experts du luthiste canadien Michel Cardin. 12 CD ont été publiés séparément, entre 1992 et 2004, en son temps par l'interprète, en personne dans son studio d'enregistrement (http://www.michelcardin.com/fr/audio/). La démarche n'était pas anodine : Cardin voulait soigner les moindres détails afin que tout sonne à la perfection;

Le son est fondamental en musique et c'est une évidence qui semble échapper à beaucoup d'amateurs de musiques petites ou grandes.

30 euros, cela représente à peine la somme que vous auriez déboursé pour une consultation chez un spécialiste ORL et un diagnostic fort incomplet car il ne vous aurait analysé que l'oreille externe, celle qui entend plus ou moins distinctementun épais volume de 12 CD . A l'ère des médicaments génériques il ne vous en coûtera que 30 euros, à peine le centième du moindre appareil acoustique.

La nuit de mai, J'ai déposé mon luth

Le luth propose, après le clavecin, un bon test de la qualité d'écoute. Que ces deux instruments aient régnés pendant la Renaissance et le Baroque en dit long sur la qualité d'écoute de nos ancêtres. L'écoute de l'un ou l'autre instrument devrait être obligatoire dans toutes les écoles à raison d'une modeste heure par semaine. Le clavecin (français, le plus raffiné !) ayant fait l'objet d'une présentation antérieure, je vous propose de passer quelques instants privilégiés en compagnie des meilleurs luthistes, compositeurs hier et interprètes aujourd'hui.

L'instrument.

Le luth occidental a dérivé du luth arabe (oud) ayant prospéré en Espagne pendant la présence mauresque. L'oud étant un instrument essentiellement mélodique, le perfectionnement a été obtenu par l'adjonction de frettes, petits chevalets de bois posés en travers des cordes autorisant la pratique polyphonique. 'absence de frettes sur le manche empêchant toute forme de polyphonie. (voir l'article détaillé) Le luth occidental, dérivé du luth arabe, est l'objet de cet article. Arrivé en Europe par l’Espagne, pendant la présence mauresque, il s'est différencié du précédent vers le xive siècle. Il est devenu vraiment polyphonique grâce à l'ajout de frettes sur le manche. Il a sans cesse évolué, principalement par l’ajout de cordes graves, jusqu’au xviiie siècle où il finira par disparaître, victime d’une image très élitiste et close du public, ainsi que de son manque de volume sonore. L'essor de la musique ancienne jouée sur des instruments copiés d'instruments originaux a relancé l'intérêt pour cet instrument depuis la fin du xixe siècle.

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De même qu'il a existé une basse de viole, active dans le grave, il a existé une basse de luth communément appelée Chitarrone. Dans l'un et l'autre cas la grande taille de l'instrument le destine au registre grave où il produisent un son chaud et envoûtant. Vers 1600 l'instrument a gagné la France sous le nom de Théorbe l'appellation actuellement adoptée. Cette video vous montre l'instrument pratiqué par Jonas Nordberg dans deux mouvements Prélude & Allemande de Robert de Visée et je vous rappelle la chaconne du même, par Xavier Díaz-Latorre, un autre grand moment de musique.

Rolf Lislevand ([ROMPU][ROMPU][ROMPU][ROMPU][ROMPU][ROMPU][ROMPU]Canario de Johannes Hieronymus Kapsberger), Jakob Lindberg, Hopkinson Smith

Tout mélomane en chambre a au moins une fois dans sa vie cédé à la tentation de penser que les hauts-parleurs de son installation Hi-Fi seraient définitivement le maillon faible de sa chaîne d'écoute. Et de comparer les modèles existants sur base de l'écoute d'un CD réputé infaillible.

Il ne leur est jamais venu à l'idée que leur oreille pourrait davantage prétendre à ce titre.

Le label Brillant vient de rééditer à prix doux une somme musicale considérable à tous points de vue : le manuscrit de Londres de Silvius Leopold Weiss (1687-1750) sous les doigts experts du luthiste canadien Michel Cardin. 12 CD ont été publiés séparément, entre 1992 et 2004, en son temps par l'interprète, en personne dans son studio d'enregistrement (http://www.michelcardin.com/fr/audio/). La démarche n'était pas anodine : Cardin voulait soigner les moindres détails afin que tout sonne à la perfection;

Le son est fondamental en musique et c'est une évidence qui semble échapper à beaucoup d'amateurs de musiques petites ou grandes.

30 euros, cela représente à peine la somme que vous auriez déboursé pour une consultation chez un spécialiste ORL et un diagnostic fort incomplet car il ne vous aurait analysé que l'oreille externe, celle qui entend plus ou moins distinctementun épais volume de 12 CD . A l'ère des médicaments génériques il ne vous en coûtera que 30 euros, à peine le centième du moindre appareil acoustique.

La nuit de mai, (Alfred de Musset, La Nuit de mai mis en musique par Leoncavallo étrangement sans les strophes célèbres de la Muse); Alfred Bruneau, La Nuit de Mai pour récitant et ensemble instrumental. J'ai déposé mon luth poème hongrois